INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES DE LA DÉFENSE NATIONALE – RAPPORT OFFICIEL SUR LES OVNI – 1976
« (…) Il y a un problème OVNI (…)
- Il s’agit d’un phénomène naturel dont on n’a pas aujourd’hui l’explication, mais qui pourra un jour être expliqué dans le cadre des lois existantes.
- Le phénomène OVNI pourra être expliqué physiquement, mais seulement sur la base de principes physiques entièrement nouveaux.
- L’hypothèse des extraterrestres. Elle ne doit plus être considérée comme ridicule. Même si les planètes proches, du système solaire, sont dépourvues de vie, de nombreux savants croient que la vie intelligente est répandue dans notre galaxie, donc dans d’autres systèmes solaires.
(…) la masse énorme des témoignages représente à elle seule un fait dont il est impossible de ne pas tenir compte (…)
Une explication avancée par Jean-Pierre Petit et basée sur la magnétohydrodynamique, rend compte d’un certain nombre d’observations et débouche sur des expériences réalisables (une communication a été faite par Jean-Pierre Petit à l’Académie des Sciences).
Que les gouvernements aient affirmé : “la menace OVNI n’existe pas” est sans doute une façon de sécuriser la population. Mais rien ne serait plus faux que de conclure que les responsables de la défense se désintéressent du phénomène. Ce n’est pas pour rien que l’Air Force a été chargée pendant huit ans du “Blue Book” et naïf serait celui qui croirait qu’elle s’est dessaisie du dossier.
Une inquiétude peut venir à l’esprit. Si, dans un système parfaitement au point de surveillance de l’espace aérien, se manifeste un OVNI (objet réel ou phénomène hallucinatoire) et qu’il soit traité comme un aéronef ennemi, avec déclenchement d’un tir nucléaire, n’y a-t-il pas un énorme danger ?
Au terme de cette étude, 5 propositions sont faites :
1. Information. Que les nouvelles concernant les OVNIs soient librement diffusées pour l’information de nos contemporains, c’est bien. Mais les autorités responsables de la sécurité publique doivent veiller à ce que toute la vérité soit dite, pour que le phénomène soit ramené à de justes proportions, afin d’éviter les psychoses.
2. Recherche scientifique. L’opinion de certains milieux scientifiques que bien d’autres problèmes sont à étudier et que tout crédit consacré aux OVNIs manquera pour des recherches plus urgentes, où on voit plus clairement l’aboutissement, est certes compréhensible. Il n’en demeure pas moins que l’étude sérieuse du phénomène pourrait être souhaitable et utile, dans la mesure où des retombées scientifiques et techniques des recherches faites à propos des OVNIs (la magnétohydrodynamique de Jean-Pierre Petit, par exemple) peuvent s’avérer importantes pour un budget qui ne serait pas exorbitant. En particulier, une méthodologie scientifique d’enquête serait utilement précisée pour mieux asseoir les travaux ultérieurs.
3. Recherche au sein des armées. Face à la menace éventuelle, les armées restent attentives. Il est satisfaisant de penser qu’au sein du ministère de la défense, un organisme cherche à en savoir plus. Peut-être devrait-il être interarmées. Cette recherche ne saurait en rien gêner l’action des scientifiques civils.
4. Contrôler les groupements d’ufologues. La façon dont les enquêteurs des groupements privés se répandent dans toute la France pour interroger les témoins a suscité quelques inquiétudes de voir un réseau de renseignements utiliser ce “paravent”, cette “couverture” surtout quand on sait que certains groupements distribuent sans contrôle des cartes d’enquêteurs à leurs nouveaux abonnés.
5. Améliorer les procédures et les moyens de renseignement et d’enquête. La nécessité se fait sentir d’une coordination à l’échelon national de tout ce qui se fait pour mieux connaître l’OVNI. Ne pourrait-on envisager de serrer de plus près la réalité dans le temps ? Il faudrait pouvoir envoyer sur place, dès l’avis d’une apparition d’OVNI, une équipe pluridisciplinaire, qui enquêterait à “chaud”. Les gendarmes devraient pouvoir disposer d’un questionnaire rédigé par des scientifiques, qui prendrait le relais du trop sommaire “mémento du gendarme”. Il faudrait que les prélèvements d’échantillons et les analyses fassent l’objet d’instructions précises. »
Étude présidée par le Général Jacques Richard,
Revue de l’Institut n° 11, 1978.