Intérêt de la détection acoustique

Pour mener une étude plus poussée sur les Ovni, il est nécessaire d’enregistrer un maximum d’informations lorsqu’un phénomène de ce type se présente. Un objectif de caméra ou d’appareil photo, muni d’un réseau de diffraction, donnera un spectre. Une antenne associée à une station de détection fournira quant à elle une signature radar. Mais il serait intéressant de collecter un autre type de signal : le son.

De nombreux témoignages font état de sifflements, de bourdonnements ou de bruit sourd, mais également de bruit de moteur, voir de détonations.

Certains d’entre eux ont fait l’objet d’une analyse par le passé. Par le biais d’un essai en conditions réelles, nous allons voir quelles informations peuvent être obtenues à partir de tels signaux.

Trans-en-Provence (1981)

Bref rappel du témoignage : Le soir du 8 janvier 1981 dans le sud de la France, alors que Roberto Nicolaï travaille dans son jardin, son attention est attirée par un léger bruit, semblable à un sifflement. Il se retourne et constate alors la présence d’un objet ovoïde en phase de descente. Celui-ci finira par atterrir à quelques dizaines de mètres de lui, pour repartir au bout de quelques minutes d’observation.

Cet évènement connu une certaine célébrité dans le milieu de l’ufologie suite aux analyses de végétaux recueillis sur le terrain. Les résultats des analyses biochimiques réalisées par le professeur Michel Bounias amenèrent à penser qu’un événement de grande ampleur avait bien eu lieu.

Trois ans plus tard, à l’occasion d’un numéro de l’émission « temps X », animée par les frères Bogdanof, une nouvelle enquête sur le terrain fut réalisée.
Il s’agissait d’une mise en situation en présence d’une maquette approximative de l’objet observé. Pour compléter ce travail, un journaliste fit écouter au témoin une série de bruitages. Le but était de repérer quel son se rapprochait le plus de celui qui avait été entendu le jour de l’observation. Roberto Nicolaï finira par trouver un son aigu correspondant à ses souvenirs. Cependant, il est bien difficile de faire confiance à la mémoire et à la perception humaine.


« Temps X » (1984) par videodocu

Nord-sur-Erdre (1987)

Autre témoignage, celui de Nord-sur-Erdre en Bretagne. Au cours de la nuit du 8 au 9 septembre 1987, un jeune garçon dit avoir été réveillé en pleine nuit par un bruit étrange. En ouvrant les volets de sa fenêtre, celui-ci constate la présence d’un objet ovale lumineux à quelques mètres de lui. Il aurait alors enregistré ce qu’il entendait sur un radiocassette de la marque « TWIST ».

Cet enregistrement fera l’objet d’une expertise l’année suivante pour le compte du GEPAN (Groupe d’Etude des Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés). Après recueil des différents éléments, examen de la cassette et analyses en laboratoire, il fut conclu qu’il s’agissait d’un faux.

Néanmoins, certaines personnes ont émis des doutes sur les conclusions officielles, suite à plusieurs enquêtes indépendantes réalisés sur des copies de l’enregistrement d’origine. Les rapports d’expertise et les comptes-rendus de ces enquêtes sont disponibles sur Internet; libre à chacun de se forger sa propre opinion.
En savoir plus sur cette affaire impliquerait d’avoir une bonne connaissance des technologies employées à cette époque pour détecter de possibles erreurs techniques, ou la présence de contradictions.
Il est à noter qu’une copie n’est jamais 100% conforme à l’original.

Tournefeuille (2008)

Enfin citons un troisième cas, celui-ci relativement récent. En juin 2008 du côté de Tournefeuille, dans une banlieue de Toulouse, un objet lumineux avait été observé en plein milieu de la nuit. La presse écrite en avait parlée, notamment La Dépêche.

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Extrait du témoignage :

«Il faisait si chaud dans la nuit de dimanche à lundi que je n’arrivais pas à dormir. Je me suis alors mis à la fenêtre de ma chambre à coucher et j’ai regardé le ciel, et attendant que le sommeil revienne… Mais il n’est pas revenu et pour cause. Au bout d’une demi-heure, j’ai entendu un gros sifflement et j’ai vu un objet descendant du ciel à vive allure. De vert, il est devenu violet. Il venait de la direction de Léguevin. J’avais le cœur qui battait très fort… »

Point de spectre, ni d’enregistrement sonore malgré la présence de microphones dans de nombreux appareils de notre quotidien (téléphone portable, appareils photos etc…).

Quelles informations pourrions-nous obtenir ?

Suite à la lecture de ces témoignages, nous nous sommes posés plusieurs questions :

  • Quelle était la fréquence de ces sons ?
  • La fréquence était-elle constante ?
  • Quelle était la durée des ces émissions sonores ?
  • Y a-t-il eu production d’infrasons ou d’ultrasons ?

Questions auxquelles un simple témoignage ne saurait répondre de manière précise. Seule une analyse spectrale de ces sons, ou un sonagramme, permettrait d’y répondre avec précision.

Il est impossible de prévoir à quel phénomène nous pourrions être confronté. Néanmoins, partons d’une hypothèse : Imaginons que le phénomène observé soit entouré d’un plasma. L’émission d’ondes acoustiques pourrait alors être consécutive aux pulsations du plasma dans de l’air. L’analyse des enregistrements pourraient donner, indirectement, la fréquence du signal dominant, celle à laquelle le plasma pulse en intensité.

Un plasma peut-il réellement produire un son ? Voici un élément de réponse : Le haut-parleur à plasma, anciennement appelé « Ionophone ».

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Le principe est connu depuis plus plus d’un demi-siècle. Il s’agit de créer une onde sonore à partir de l’ionisation de l’air.

«Dans une cellule en quartz on crée par une onde de haute fréquence entre deux électrodes une ionisation de l’air modulée par le signal B.F. à reproduire. Il se forme une bulle ionisée dont les variations de volume créent une pression sonore. Comme le déplacement est très petit il faut adjoindre au système un pavillon permettant d’adapter le dispositif à l’air ambiant. Ce pavillon est en général exponentiel».

De nos jours, il est même fréquent de détecter la présence d’arcs électriques ou d’effet corona en mesurant les sons et les ultrasons. Ces détecteurs convertissent les ultrasons en sons audibles par l’oreille humaine (bande passante moyenne de l’ouïe humaine : entre 20Hz et 20KHz).

Estimer la vitesse d’un objet par effet Doppler

Quand une source sonore se rapproche d’un observateur, il y a une compression des ondes sonores ; la fréquence est plus grande et le son émis plus aigu. Quand une source sonore s’éloigne d’un observateur, il y a une décompression des ondes sonores ; la fréquence est plus faible et le son émis plus grave.

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Une expérience a été menée en 2008 sur un avion en phase d’atterrissage.
Cet essai avait pour but de déterminer s’il était possible d’estimer la vitesse d’un objet avec du matériel de prise de son non professionnel, présent dans de nombreux appareils de la vie quotidienne (Lecteur mp3, appareil photo numérique en mode vidéo…). L’analyse quant à elle, était effectuée via des logiciels libres en téléchargement.

  • Instant t1 : Avion en approche; la fréquence perçue par l’observateur est supérieure à la fréquence émise par l’aéronef.
  • L’avion passe devant l’observateur; la fréquence perçue est sensiblement identique à la fréquence émise par l’aéronef.
  • Instant t2 : l’avion s’éloigne; la fréquence perçue par l’observateur est inférieure à la fréquence émise par l’aéronef.

Le calcul de vitesse par effet doppler implique dans notre cas de connaître la fréquence émise par l’appareil, ainsi que l’angle de propagation des ondes entre l’observateur et l’aéronef à chaque instant.

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Une modélisation de la trajectoire en trois dimensions nous donne les angles de propagation des ondes :

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Les fréquences perçues et émises sont visibles avec le sonagramme de l’enregistrement :

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La courbe caractéristique d’un effet Doppler, représentée par ces variations de fréquences au cours du temps, y est suffisamment nette pour obtenir des valeurs.

Premières conclusions

Ce type d’information mérite d’être collecté et analysé. D’une part pour lever certaines ambigüités dans le cas d’un phénomène naturel (météores, bolides électrophoniques…) ou d’un engin artificiel connu (avion, hélicoptère…), et d’une autre pour déterminer certaines caractéristiques de la source sonore dans le cas où il n’aurait aucune explication.

Par ailleurs, les institutions officielles se sont aussi penchées sur ce domaine d’étude mais pour une tout autre utilisation.
Le rapport écrit par François Louange en 1982 « Étude sur la détection des phénomènes aérospatiaux rares », disponible sur le site du GEIPAN, fait mention de systèmes acoustiques dans le cadre de la détection de la foudre afin de protéger certaines installations sensibles. L’utilité des microphones y est mentionnée pour l’écoute des sons caractéristiques des météorites, et pour les mesures au niveau kéraunique (nombre de fois où le tonnerre a été entendu dans l’année).

Si un objet suit des trajectoires complexes, rendant toute modélisation impossible avec de simple images vidéos ou éléments de témoignage, il sera difficile de déterminer la fréquence émise par l’objet, indispensable au calcul des vitesses. Difficile pour une personne, mais pas pour une station de détection.

Des stations de type UFOCATCH seraient en mesure de trianguler avec précision la position d’un objet visible en temps réel et de calculer sa vitesse à tout point, y compris ses accélérations. De telles informations, associées à un enregistrement sonore, permettront de retrouver la fréquence émise. Mieux encore, nous serons capables de déterminer si celle-ci varie au cours du temps.